"300" ou le futur du cinéma ?

"Mais ce n'est pas réaliste... tout est exagéré jusqu'à la démesure!!!" hurlent les puristes des péplums de cartons-pâte d'antan.
Je leur répond: "on s'en branle !!! Et la mythologie, c'était réaliste ? C'est l'adaptation d'un comics culte !!!!"

Bref, ce film est une tuerie, point ! :!:

Attendu comme le messie de la fantasy tendance Conan le Barbare, voilà que débarque Leonidas, accompagné de ses Spartiates prêts à en découdre. Amorcé dès la fin de la production du remake de Dawn of the Dead, 300 a tout du projet qui en fait fantasmer plus d’un : une bataille épique entre des surhommes en sous nombre tentant de retenir une armée Perse aux proportions immenses. Un film adapté d’un comics célèbre et mis en image par un réalisateur qui a démontré sa capacité à se frotter à un monument. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, l’adaptation n’est pas des plus aisée. La bataille des Thermopyles est une bataille célèbre de l’histoire antique qui est devenue sous le crayon de Frank Miller une fresque barbare où les héros sont aussi douteux que leurs ennemis. Mais le talent de l’auteur de Batman : the dark knight returns et la puissance du média qu’est la bande dessinée transcendent cet aspect pour offrir une histoire aussi ambigüe que passionnante. En confrontant le lecteur à ses pulsions guerrières et à son admiration pour des hommes aux valeurs qui feraient chier dans sa culotte l’homme de la rue, 300 est l’égal d’un Starship Troopers.



Bref ce n’était pas du tout cuit, et encore, on ne vous pas parle pas de l’aspect graphique du comics. Car, au fur et à mesure de l’avancement du projet, la crainte comme l’enthousiasme se disputèrent dans nos esprits. Enthousiasme : Zack Snyder a prouvé avec Dawn of the Dead qu’il savait offrir un spectacle furieux et sans concessions tout en respectant le modèle original (ou du moins la surface de ce modèle), le choix de Butler pour incarner le roi de Sparte se révéla au fil du temps comme excellent et le bestiaire dévoilé lors des différents vidéos de production achevèrent de convaincre quant à la richesse du film. Crainte : c’est bien le choix de réaliser le film entièrement en studio et sur fond vert qui fit déchanter. Le triste souvenir de Sin City est encore vivace, et très vite on craint un copier/coller affreux dont l’originalité serait sacrifiée sur l’autel du respect de l’adaptation. Heureusement, sur cet aspect là, 300 est l’exemple parfait pour démontrer qu’une technique n’est pas mauvaise en soi mais dépend juste du talent de celui qui l’utilise.

Avant de s’exalter, évoquons tout de suite la limite de ce procédé. Au niveau de son univers, 300 n’atteint pas la beauté et l’ampleur de Conan ou du Seigneur des Anneaux. Le film ne fait appel à aucun décor naturel, préférant miser sur ses partis-pris et cela s’en ressent. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est pas véritablement dommageable et ce, pour une raison simple : Snyder veut mettre en avant ses héros, il n’a cure du reste. « Tu vois mon ami ? J’ai plus de soldats que tu n’en as »

300 le film, est à l’image d’un Spartiate : totalement extrême et considérant son corps comme la plus grande richesse dont il dispose. L’absence de second degré et le sérieux total de la mise en scène sont pour Snyder les outils qui subliment ces guerriers Grecs, traitant la guerre comme un travail dont ils seraient des artisans de renom. Les ralentis/accélérés déjà présent dans Dawn of the Dead deviennent ainsi la signature du film. Décomposant chaque mouvement dans un pur ballet barbare, Snyder iconise ces professionnels et nous offre des moments de bravoure grandiose. Il faut admirer cette phalange impénétrable sur lesquelles des troupes entières viennent périrent, il faut voir Stellios et Astinos se protégeant mutuellement et combattre des dizaines d’ennemis. Mais ce n’est rien comparé au roi Leonidas affrontant à lui seul dix perses et terrassant un berseker. Scène absente de la bande dessinée d’ailleurs.*



Car 300 ne réitère pas l’erreur de Sin City. Certes, nombre de répliques et de cases sont transposés littéralement, mais Snyder prolonge celles-ci. Le film acquiert une véritable indépendance par rapport à l’œuvre originale. Cela ne se fait pas sans heurt hélas, et la grosse erreur fut d’incorporer une intrigue parallèle à la bataille mettant en avant la femme de Leonidas, la reine Gorgo. Si elle peut servir d’explication au final (encore que), il n’en reste pas moins qu’on se soucie peu d’elle et de ses intrigues politiques. Bref, le rythme est plombé et on s’en fout, on veut de la baston ! Et cela même Snyder le sait. Son objectif est clair, offrir un pur film de fantasy. Plus encore que dans la BD, les ennemis sont représentés comme des monstres jaillissant d’une autre dimension. Et cela de manière graduelle : l’ambassadeur, les soldats de bases et enfin Xerxès et ses Immortels dont un avant-goût de leurs puissance est dévoilé dans le premier quart du film. A ce bestiaire s’ajoute aussi des éléphants, des rhinocéros et un bourreau dont l’apparition est aussi courte que fabuleuse (mais donne lieu aussi à l’une des images les plus pitoyables de 300). Le film s’affranchit donc de toute réalité historique, démarche peu étonnante au regard du sujet. Après tout, 300 raconte au final une bataille entre un Orient tyrannique et un Occident gardien des valeurs démocratiques. A moins d’être resté cloîtré chez soi durant ces 10 dernières années, on comprend aisément qu’une telle thématique est assez sensible. Snyder est assez intelligent pour avoir compris qu’il n’est pas à la hauteur d’un Verhoeven ou d’un Miller pour aborder de front son sujet. Le veut-il vraiment d’ailleurs ? Tel qu’ils nous apparaît, Snyder se rapproche du geek tendance bourrin de base (limite beauf) qui trouve son plaisir dans des choses simples : « Conan, qu’y a-t-il de mieux dans la vie ? » « Ecraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes… ». Mine de rien, cela pourrait parfaitement définir le 300 de Snyder, et si cette histoire d'héroic-fantasy est parfaitement dans ses cordes jusque dans un final exaltant renvoyant à la charge des Rohirrims dans le Retour du Roi, on craint d’avantage quant à la future adaptation Watchmen. On croise donc très fort les doigts en espèrant que ce prochain film marquera une évolution dans son cinéma.

* mais faisant écho à un passage du roman Gates of fire de Steven Pressfield dont la lecture est recommandée pour tous ceux qui désirent en savoir plus sur cette bataille et le peuple de Sparte...

Note : 5/6

« Conan, qu’y a-t-il de mieux dans la vie ? »
« Ecraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes… ».

Rachetez vous un sens critique les gars, a part le coté joli, ce film est une merde, ça vaut pas un clou, tellement rien que je me contenterai de poster une critique qui n'est pas la mienne:

J’espère voir gonfler considérablement le nombre de « 0 étoiles » ces prochaines semaines ! Nous sommes tous d’accord sur un point, « pro » ou « anti 300 », l’aspect visuel est irréprochable (et encore), la qualité de la lumière nous plonge tout de suite dans un univers mythique, très bonne toile de fond à ce qui aurait dû être une fresque épique et entraînante… Mais voilà, ça sera là l’unique réussite de ce film. Nous assistons en effet à une belle intro de jeu vidéo (de près de deux heures), mais quel désastre si on met de côté la beauté de l’image : des dialogues écrits par des bègues, un héro peu crédible, une unité de lieu lassante, une succession d’ennemis à blaster digne de Diablo II, un bestiaire farfelu et gratuit (des Gollums en veux-tu en voilà !), aucun intérêt historique, une morale assénée avec une conviction mollement frénétique, des traits d’humour anachroniques, des allusions sexuelles burlesques… bref un grand n’importe-quoi dont on ne retient que les muscles luisants des spartiates (admirable mais carrément exagéré), la voix démesurément déformée d’un Xerxès plus grand (trop) que nature, les tenues affriolantes de la reine Gorgo (vraiment jolie !)et le physique d’Apollon du jeune Tom Wisdom (Astinos), miam !J’ai été merveilleusement poussée à aller voir ce navet par un matraquage publicitaire assez impressionnant, à croire que l’artillerie mise en place par l’industrie cinématographique dépasse de loin celle mise à disposition de nos héros antiques. J’attends vos commentaires !XERXES : « Ce n’est pas mon fouet que mes esclaves craignent le plus… » (héhéhé..)

C'est zéro, il a tout résumé, un beau paquet c'est tout, le reste est vide.
les dialogues, c'est bien ça le pire.

0/20

Après tous, nous sommes civilisés

mouais je suis pas convaincu, Sin City m'a plus marqué